ну и ладно
21. la forme impersonnelle du verbe et les particularites de son emploi en francais.
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La particularite du pronom il de la forme impersonnelle consiste en ce qu'il ne represente aucun objet et ne renvoie a rien. Il se distingue de il personnel par les traits specifiques :
1) il est impossible de le commuter avec certain nom (il pleut/ *Pierre pleut : *qui pleut ?) ;
2) il est impossible de lui faire prendre la forme independante lui (il neige -» *Lui neige, cf : // chante -> lui chante) ;
3) il est impossible de le faire varier en genre et en nombre
Les verbes employes a la forme impersonnelle sont de nature differente ce qui influence la structure impersonnelle. D'une part ce sont des verbes (ou des locutions verbales) qui sont impersonnels par leur nature, c'est-a-dire absolument depourvus de la notion de personne verbale. C'est le cas avant tout des verbes qui marquent les phenomenes de la nature : il pleut, il gele, il fait du vent, les verbes falloir (il faut) et avoir (il y a). D'autre part, il y a des verbes qui s'emploient a la forme personnelle aussi bien qu'a la forme impersonnelle. A la forme impersonnelle ils sont suivis d'un complement construit directement : Trois voyageurs sont arrives. -> II est arrive trois voyageurs. Une pluie fine et monotone tombait depuis hier. -> Depuis hier il tombait une pluie fine et monotone. Au sens figure quelques verbes impersonnels dits « meteorologiques » peuvent etre aussi suivis d'un complement : II pleut de grosses pierres dans son jardin (France). Cet emploi double donne aux grammairiens le droit de parler de la forme impersonnelle comme d'une forme grammaticale verbale autonome. Les verbes aptes a etre employes a la forme impersonnelle sont assez nombreux. D'une facon generale les verbes intransitifs et meme certains verbes transitifs (y compris a la forme pronominale) sont soumis a la forme impersonnelle. La forme impersonnelle est surtout typique pour les verbes venir, arriver, rester, tomber, passer, manquer, se faire, dire, s'ecouler, sentir et d'autres :
II est bon de parler et meilleur de se taire. (La Fontaine) II ne me souvient de m'etre ennuye un jour avec toi. (Maurois) II sent le brule dans la cuisine. ( L i 11 r e ). Quelques remarques sur l'emploi des formes personnelles et de la forme impersonnelle : II existe une difference entre l'emploi des formes personnelles dans les styles differents de la langue ecrite et orale. E. Benveniste et d'autres grammairiens (Benveniste,Dubois) distinguent deux plans d'enonciation : le discours et le recit historique. Le recit historique est defini comme une enonciation qui exclut toute intervention du locuteur dans le recit. D'habitude le recit presente des faits appartenant au passe. Le discours dans sa plus large extension, est une enonciation qui suppose un locuteur et un allocutaire (auditeur). Le discours represente des formes assez variees : dialogues, correspondances, theatre et d'autres genres ou le locuteur s'adresse a quelqu'un.
L'emploi des personnes est lie a celui des formes temporelles verbales. Dans le discours on emploie librement les trois personnes ; dans le recit historique on a recours surtout aux formes de la troisieme personne (= la non-personne). Le temps du recit est le passe simple, celui du discours est le passe compose. Puisque le recit historique est caracterise par l'emploi de la troisieme personne et par celui du passe simple, on peut lire dans les grammaires normatives que le passe simple est employe surtout a la troisieme personne. Il existe certaines distinctions semantiques et syntaxiques entre les formes personnelles et la forme impersonnelle ce qui ne permet pas de considerer leur reversibilite comme une operation mecanique. Il y a des facteurs qui exercent une influence directe sur le choix des structures avec la forme personnelle ou impersonnelle. Par exemple, s'il s'agit d'un etre anime c'est la forme personnelle qui est preferee. D'autre part, la construction impersonnelle devient preferable pour les verbes qui s'auxilient avec etre et particulierement favorisee lorsque le verbe est a un temps compose : II est arrive des voyageurs.
L'emploi de l'une des deux constructions depend en grande mesure du degre de la determination du substantif employe aupres du verbe. Par exemple, d'apres A. Eskenazi, il est venu les personnes que vous attendiez est moins probable que les personnes que vous attendiez sont venues, tandisque il est venu des gens a plus de chances d'existence que des gens sont venus (Eskenazi). On estime aussi qu'on pourrait considerer comme reversibles les structures un accident s'est produit sous ma fenetre! il s'est produit un accident sous ma fenetre, alors qu'on choisit : l'accident s'est produit sous ma fenetre, deux voilures sont arrivees en collision ce matin (Vassilieva, Pitskova)
22. La semantique et les forms d’expression de la categorie de la personne(1)
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La personne linguistique est propre non seulement au verbe, mais elle caracterise aussi les pronoms et les adjectifs pronominaux (moi, toi, mon livre, ton livre).
La categorie grammaticale de la personne du verbe exprime le rapport entre renonciation et les participants a l'acte de la parole. La personne grammaticale est un trait distinctif et fondamental du verbe. Le trait specifique du verbe qui le distingue des autres classes de mots est la conjugaison. Les formes de la conjugaison sont liees directement a la personne, elles sont classees d'apres leur reference a la personne ; l'enumeration des personnes constitue a proprement parler la conjugaison
Il existe deux types de moyens grammaticaux pour exprimer la personne verbale : moyens flectifs et moyens analytiques.
Dans les langues dites flectives (comme le latin) la personne est marquee par les terminaisons du verbe : amo, amas, amat. Dans les langues a tendances analytiques (comme le francais) la personne est essentiellement marquee par les pronoms personnels conjoints : j'aime, tu aimes, il aime. Dans certains cas la personne est designee par deux moyens a la fois (nous aimons, j'aimai, tu aimas, il aima) ouexclusivement par les terminaisons (imperatif : marchez, marchons).
La personne verbale marque deux rapports : la participation et la non-participation a l'acte de la parole.
Deux personnes participent toujours a l'acte de la parole : la personne qui parle (= le locuteur) et la personne a qui la parole est adressee (= l'allocutaire).
Si le sujet de la proposition coincide avec le locuteur ou l'inclut on a la premiere personne du singulier ou du pluriel. Si le sujet de la proposition est identique a l'allocutaire, on a la deuxieme personne du singulier ou du pluriel. La troisieme personne marque la personne ou l'objet dont on parle.
La troisieme personne est definie d'une maniere negative par relation a la premiere et a la deuxieme personne : la troisieme personne est ce qui n'est pas la premiere et la deuxieme personne.
La troisieme personne marque la non-participation a l'acte de la parole. La categorie de la personne representee par trois personnes est propre a toutes les langues : « L'existence d'au moins trois « personnes » est un universel linguistique » (Pottier, 1974, p. 188).L'opposition entre la troisieme personne et les deux autres personnes est tres nette. C'est par le manque d'unicite que la troisieme personne s'oppose a la premiere et a la deuxieme personne. Le trait particulier de la premiere et de la deuxieme personne est leur unicite specifique : le sujet parlant (le locuteur) et l'interlocuteur (l'allocutaire) sont chaque fois uniques. La troisieme personne peut representer une infinite de sujets ou aucun. Cette particularite est propre a toutes les langues (Benveniste;Исаченко).Une autre distinction entre la troisieme et les deux premieres personnes consiste en ceque la premiere et la deuxieme personne sont inversibles :
le je peut devenir un tu et vice versa ; une relation de ce genre n'est pas possible entre l'une de ces deux personnes et la troisieme
Puisque la troisieme personne est susceptible de renvoyer a n'importe quelle personne ou objet hors de l'allocution, le pronom de la troisieme personne (il, elle, ils, elles) peut se rapporter a un substantif designant un objet anime aussi bien qu'inanime. Il s'en suit que les pronoms de la troisieme personne, contrairement aux deux premieres personnes ont deux genres, exactement comme le nom substantif: un masculin et un feminin (il, elle) suivant le genre des substantifs auxquels ils se referent.
Le pronom de la troisieme personne a encore un trait particulier, c'est qu'il peut ne renvoyer a rien. Dans ce cas la troisieme personne sert de forme impersonnelle : il pleut, il neige, il fait du vent.
La participation et la non-participation a l'acte de la parole amenent une double correlation au sein de la categorie de la personne, celle de la subjectivite et celle de la personnalite. Sa correlation de subjectivite est constituee par la premiere et la deuxieme personne. La premiere personne (moi) est situee dans sa personnalite subjective. La deuxieme personne (toi) est non-subjective en face de la premiere personne qui est subjective. La correlation de personnalite oppose les deux premieres personnes a la troisieme personne qui est la forme de la non-personne. La personne proprement dite n'est propre qu'a deux premieres personnes. La forme de la troisieme personne ne renvoie pas a une personne parce qu'elle se refere a un objet place hors de l'allocution. (Benveniste,Tesniere). C'est pourquoi la categorie de la personne est appelee par certains grammairiens « la categorie de la personne - non-personne » (KaTeropna jivm& - ne jiHua).
D'apres sa reference a la realite objective la categorie de la personne est d'un caractere reflectoire.
23.LA CATEGORIE DU MODE.
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Le probleme du mode est tres etroitement lie a une notion plus large, celle de la modalite. La modalite est caracterisee comme le rapport de renonciation (de son noyau predicatif ou partie) a la realite du point de vue du sujet parlant. Comme le rapport a la realite est exprime dans chaque enonciation, la modalite fait partie integrante de chaque proposition. Elle sert d'indice de la predicativite. La modalite peut etre exprimee par des moyens grammaticaux et lexicaux, aussi bien que par l'intonation.
Les moyens grammaticaux reviennent d'habitude aux formes verbales.
Les moyens lexicaux sont representes pour la plupart des cas par le sens lexical des verbes et des adverbes. Dans leur majorite ce sont les verbes et les adverbes modaux.
Les sens modaux sont multiples : realite, irrealite, eventualite, doute, desir, hypothese, commandement, priere, resignation, conseil, incertitude, affirmation etc. La modalite peut etre exprimee par des formes verbales, c'est-a-dire morphologiquement.
La modalite exprimee par des formes verbales morphologiques s'appelle mode. Il est evident qu'il y a plus de modalites que de modes. Donc le mode est une categorie grammaticale dans le systeme verbal qui sert a exprimer le rapport de l'action a la realite objective du point de vue du locuteur (le sujet parlant) ou du protagoniste (le sujet de l'action).
La quantite de modes en francais varie d'un auteur a l'autre. Certains grammairiens distinguent six modes : infinitif, participe, indicatif, conditionnel, subjonctif, imperatif (Van Daele, 1933). D'autres en comptent cinq : indicatif, subjonctif, imperatif, infinitif, participe (Wagner, Pinchon,). Il y a ceux qui ne reconnaissent aucun mode au francais moderne (Степанов, Guillaume).
La grammaire traditionnelle distingue quatre modes : imperatif, subjonctif, indicatif, conditionnel (Grevisse,Богомолова).La plupart des grammairiens contemporains distinguent deux ou trois modes : indicatif / subjonctif, indicatif / subjonctif / imperatif.
Dans le dernier cas le conditionnel est considere comme une forme temporelle de l'indicatif (futur hypothetique). (Damourette et Pichon,Togeby).
Cette diversite d'opinions s'explique par la difference des positions linguistiques des auteurs, par une definition differente du mode. D'apres la definition du mode donnee ci-dessus l'infinitif et le participe ne peuvent pas etre consideres comme des formes du mode : ils n'expriment par eux-memes aucune modalite de l'action, ils prennent la valeur modale des verbes de la phrase (II croit etre heureux = II croit qu'il est heureux ; Remaniee (= si elle etait remaniee), cette copie serait passable). La categorie du mode n'est liee qu'aux formes personnelles. Hors des formes personnelles il n'y a pas de categorie du mode
24. La cathegorie du temps.
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La notion du temps physique et son interpretation dans la grammaire
Le temps phhysique existant dans le monde materiel trouve son expression dans tout verbe.
La notion temporelle fait partie integrante du verbe.
Le verbe comme une partie du discours temporelle exprime le temps morphologiquement (la localisation de l’action par rapport au moment de la parole).
Le moment de la parole est introduit dans la grammaire conventionnellement (условно). Dans notre vie quotidienne le temps objectif est concu comme le present, le future, le passe. Et les formes verbales sont utilisees pour designer des actions se rapportant au present, au futur et au passe.Mais la valeur temporelle des formes verbales est determinee
-a partir du systeme meme du verbe,
- a partir des relations des formes verbales et non pas du temps a priori.
Le nombre des formes temporelles et leurs correlations ne coincident pas dans des langues differentes.
En fr il y a des formes speciales pour designer les actions non seulement par rapport au moment de l’enonciation, mais aussi pas rapport a un autre moment donne (c’est une specifite du systeme verbale du fr)
Un grand nombre de grammairiens representent le temps grammatical comme constitue de trois termes:
· le futur(il chantera (il aura chante), il chanterait (il aurait chante);
· le present (il chante (il a chante));
· le passe (il chanta (il eut chante), il chantait (il avait chante)) ----Guillaume, Imbs, Klum, Referovskaia, Vassilieva, Скрелина)
Selon les auteurs qui considerent il chanterait (il aurait chante) comme un mode autonome (le conditionnel), le futur n’est represente que par il chantera (il aura chante) ---Grevisse, 2000.
Ainsi dans le premier cas les formes en –r sont considerees comme les formes du futur de l’indicat, dans le second cas elles sont reparties en deux modes: indicative et conditionnel. Les relations modales et temporelles exprimees par le verbe sont interdependantes. Les distinctions temporelles sont exprimees plus nettement par les formes du mode qui enonce des faits reels (affirmes ou nies). La cathegorie g. du temps est realisee differement a l’indicatif, au suppositif et au subjonctif.
25. L’ASPECT GRAMM ET LE MODE D’ACTION (1)
читать дальшеLe verbe est caracterise non seulement par la temporalite et la modalite, mais aussi parl'aspectualite.
L'aspectualite embrasse deux notions : la categorie grammaticale de l'aspect et les modes d'actions. Ces notions different sur le plan des moyens d'expression aussi bien que sur le plan du contenu.
L'aspect grammatical est fonde sur l'opposition morphologique des formes (categorie modificatoire) ou sur l'opposition des classes differentes de verbes (categorie classificatoire). Certains savants ne reconnaissent pas l'existence de la categorie de l'aspect au francais (Damourette et Pichon, 1970 ; Meillet, 1926 ; Tesniere, 1988 ; Tesniere, 1927). Les grammairiens qui reconnaissent l'aspect grammatical au verbe francais ne sont pas du meme avis sur sa presentation morphologique. On propose les correlations suivantes :
· formes simples/ formes composees (Benveniste, 1959 ; Martin, 1971 ; Klum, 1961 ; Fuchs/Leonard, 1979) ; imparfait/ passe simple (PasciayceH, 1891 ; Martin, 1971 ; IlHu;KOBa, 1982, 2002) ;
· passe simple, futur simple/ present/ imparfait, futur hypothetique (Togeby, 1966) ;
· present, imparfait/ toutes les autres formes personnelles (Klum, 1961).
A la difference de l'aspect grammatical, l'existence des modes d'action en francais est reconnue par tous les linguistes. Mais les grammairiens ne sont pas du meme avis quant aux moyens d'expression des modes d'action. Selon le premier point de vue, les modes d'action sont definis comme des differenciations semantiques entre les verbes. Certains auteurs, outre le sens lexical du verbe rapportent aux moyens d'expression des modes d'action une forme temporelle du verbe. Dans les deux cas les moyens d'expression des modes d'action sont dans le cadre du verbe. Prenant en consideration l'analytisme du francais la grande majorite des aspectologues contemporains rapportent aux moyens d'exprеssion des modes d'action non seulement des indices verbaux, mais aussi la combinaison des moyens verbaux et non-verbaux (des adverbes et leurs equivalents, des sujets, des complements, des structures syntaxiques).
Ainsi on revele les moyens suivants :
1) le lexeme du verbe (лексически характеризованные способы глагольного действия). P.ex.distribuer, dispenser, repartir, se succeder, se suivre (le mode d'action distributif), devorer, forcer, violenter, bondir (le mode d'action intensif) 2) les affixes et la forme verbale (морфологически характеризованные способы глагольного действия). P.ex. les suffixes -oter, -iller : picoter, sautiller (le mode d'action attenuatif saccade), les prefixes entre-, sous-, e-, en-(em-), re-, sur- : soulever, entrouvrir (le mode d'action attenuatif), s'empourprer, s'echauffer, s'enhardir (le mode d'action evolutif), ramasser, ramollir, surcharger (le mode d'actionintensif)
3) la combinaison des indices lexicaux et syntaxiques
(лексико-синтаксически характеризованные способы действия). P.ex. le verbe + l'adverbe ou son equivalent : crier fort, crier a tue-tete (le mode d'action intensif), se taire un peu, se taire un moment (le mode d'action attenuatif et delimitatif), regarder successivement, a tour de role, tour a tour etc. (le mode d'action distributif), des constructions infmitives : se mettre, se prendre, se lancer -I- l'infini¬tif : se mettre a pleurer, se lancer a raconter, se prendre a rire, se lancer a parler (le mode d'action evolutif) ; le verbe eclater, partir + un nom ou un groupe nominal introduit par une preposition : eclater en sanglots, eclater de rire, partir de plus belle (le mode d'action evolutif) etc.
Les moyens d'expression des modes d'action les plus typiques et les plus nombreux en francais sont des combinaisons des indices verbaux et non-verbaux, ce qui constitue la specificite du francais en tant que langue analytique.
Les modes d'action sont nombreux : momentane, inchoatif, terminatif, resultatif, duratif, evolutif, progressif, ingressif, imminent, iteratif, frequentatif, multiplicatif, distributif, intensif, attenuatif, attenuatif saccade, delimitatif et autres.
Les modes d'action sont caracterises du point de vue de la phase, de la quantite, de la divisibilite de l'action (фазисность, количество, кратность действия)
. Dans l'etude des problemes de l'aspectualite une grande importance revient a la repartition des verbes en deux groupes : perfectifs (terminatifs) et imperfectifs (cursifs)
On emploie aussi d'autres termes : limitatifs / alimitatifs ; verbes a terme fixe / verbes sans terme fixe, verbes determines / verbes indetermines.
Les verbes perfectifs sont ceux dont le lexeme indique que le proces atteint son terme et il ne reste aucune partie a accomplir : sortir, trouver, terminer, tomber, arriver etc.
Le lexeme des verbes imperfectifs insiste sur le deroulement meme du proces verbal sans indiquer son terme : respecter, regarder, mediter, marcher, nager. Certains grammairiens sont enclins a croire que tous les verbes francais peuvent etre repartis en deux groupes et que cette division constitue une opposition grammaticale (Реферовская). D'autres linguistes estiment qu'au niveau de l'infinitif pur les verbes se repartissent en trois groupes : perfectifs, imperfectifs et biaspectuels (Duchacek, 1966). Les verbes biaspectuels sont ceux qui cumulent les traits des verbes perfectifs et imperfectifs : proposer, recevoir, voir, faire ; prouver, mourir. P.ex. les verbes voir, prouver sont compatibles avec longtemps (voir longtemps, prouver longtemps) - le trait des verbes imperfectifs. Le verbe voir en entrant en combinaison avec l'adverbe soudain (tout a coup) designe le mode d'action ingressif (voir soudain = commencer a voir - le trait des verbes imperfectifs), aussi bien que le mode d'action momentane (voir soudain = finir de voir - le trait des verbes perfectif. Au surplus, les verbes classes au niveau de l'infinitif comme perfectifs, dans lecontexte peuvent manifester les traits des verbes imperfectifs et vice versa. P.ex. : Le livre tombe soudain et La neige tombe. Le perfectif / imperfectif est une valeur variable qui est determinee dans une grande mesure dans le contexte par des indices verbaux + non-verbaux. Le perfectif / l'imperfectif est la valeur la plus abstraite de celles des modes d'action.
Dans l'aspectologie on discute non seulement le probleme des indices grammaticaux de la categorie de l'aspect, mais aussi le contenu de cette categorie. On propose les valeurs suivantes : l'accompli / l'inaccompli ; le duratif / le non-duratif ; la duree determinee / la duree indeterminee ; la globalite (totalite) / le processus. Ainsi la solution du probleme de l'aspect grammatical du verbe francais pose deux questions fondamentales : 1) laquelle des correlations verbales peut etre reconnue pour la categorie grammaticale de l'aspect et 2) quel est le contenu de cette categorie. Inportant: L'aspect grammatical se caracterise comme le rapport du locuteur au proces.
26. La categorie de la voixчитать дальше
Le probleme de la voix grammaticale est un des plus litigieux dans la grammaire francaise. Il existe des points de vue differents sur la nature de la voix en francais. On peut les classer en deux groupes :
1.La voix est reconnue en tant que categorie grammaticale. Sur le plan de sa representation formelle on propose les correlations des formes suivantes :
-forme reflechie (s'aimer)/forme non-reflechie (aimer)
-forme passive (etre aime)/forme active (aimer)
-forme reflechie (s'aimer)/forme passive (etre aime)/forme active (aimer)
La voix est definie comme le rapport entre le verbe et son sujet. Chaque forme est caracterisee par la valeur qui lui est propre: a la forme active le sujet produit l'action lui-meme (Le professeur salue les etudiants] ; a la forme passive le sujet subit l'action de la part de l'agent exprime ou sous-entendu (Le professeur est salue par les etudiants}; a la forme reflechie le sujet produit l'action et la subit simultanement (Elle se regarde dans la glace. Les etudiants se salient.
2.La voix est consideree comme une categorie lexico-grammaticale dont la formation depend du sens du verbe ; sur le plan du contenu on distingue plusieurs sens de voix : moyen (Marie chante beaucoup, Marie s'evanouit),
actif (Marie chante sa chanson),
passif (Le livre est lu par tous les etudiants. La porte s'ouvre),
reflechi propre (Elle se regarde dans la glace),
reflechi reciproque (Les enfants se battent),
factitif (Elle a fait revenir son amie) ;
impersonnel (// arrive un train).
La voix est caracterisee comme la relation entre le verbe, le sujet et l'objet ou par l'absence de l'un de ces derniers. D'apres cette definition les moyens d'exprimer la voix sont heterogenes et les sens multiples. Cette interpretation de la voix veut dire que la voix comme categorie grammaticale (morphologique) n'existe pas en francais. ///
Les relations de voix sont propres a toute langue : elles peuvent etre traduites par la categorie morphologique de la voix et par les moyens lexico-grammaticaux.
Si la categorie morphologique de la voix manque dans une langue, tous les rapports de voix sont rendus par les divers moyens lexico-grammaticaux. On peut definir la categorie grammaticale de la voix comme le rapport entre le verbe et son sujet ; la notion de la voix comme relation entre trois elements - le verbe, le sujet et l'objet entraine inevitablement l'utilisation de moyens lexico-syntaxiques differents.
27.L’imperatif et ses traits particuliers.
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On peut mettre en doute l'autonomie de l'imperatif francais : l'imperatif emprunte ses formes a l'indicatif ou au subjonctif.
Les grammairiens qui considerent l'imperatif comme une forme du mode citent deux verbes qui ont des formes particulieres a l'imperatif distinctes de l'indicatif, aussi bien que du subjonctif : vouloir et savoir.(vouloir :ind-veux,voulons,voulez/subj- veuilles, voulions, vouliez/ imp-veuille(s), -, veuillez. savoir: ind-sdais, savons, savez/ subj- saches, sachions, sachiez/imp-sache(), sachons, sachez)
La deuxieme raison qui permet aux grammairiens de degager l'imperatif comme une forme independante du mode est l'absence des pronoms conjoints sujets.
De plus on y ajoute la place des pronoms conjoints d'objet direct et indirect a la forme affirmative de l'imperatif.
Il y a plus de raisons de considerer l'imperatif non pas comme un mode, mais comme une construction syntaxique d'un type a part. Les arguments en sont les suivants :
A cote des formes de l'imperatif du verbe vouloir veuille(s), veuillez il en existe d'autres : veux, voulons,voulez qui coincident avec l'indicatif (Ne m'en voulez pas !) L'imperatif veuille (2e pers. sing.) coincide avec le subjonctif. Le seul verbe qui puisse servir de preuve decisive de l'independance de l'imperatif est le verbe savoir. Mais dans ce cas encore K. Togeby propose une autre interpretation pos¬sible : la difference entre sachions et sachons, entre sachiez et sachez pourrait etre de nature graphique, introduite par des grammairiens visant a distinguer les deux formes pour des raisons semantiques ; on peut appuyer cette theorie en renvoyant en partie a l'histoire de la langue (la forme originelle du subjonctif est sachons) ; en partie a la phonetique (un i est souvent assimile par un ch precedent : pecher en face de
pommier). (Togeby). Puisqu'il n'y a que deux formes - sachons (tres peu usite) et sachez - dont la prove¬nance est due a la graphie ou a la phonetique, on peut les
negliger en tant que formes particulieres de l'imperatif.
28. les categories grammaticales essentielement verbales.
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On distingue les categories grammaticales essentiellement verbales et les categories predicatives.
Les categories verbales proprement dites sont celles qui embrassent toutes les formes verbales(personnelles et non-personnelles). Les categories grammaticales predicatives ne sont propres qu'aux formes personnelles. En francais aux categories essentiellement verbales se rapportent la correlation de temps (les formes composees/ les formes simples) et la voix (les verbes pronominaux/ les verbes non-pronominaux).
31. L’expression des rapports temporels au subjonctif.
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Le subjonctif possede un systeme temporel assez developpe. Il a quatre formes : deux formes simples (qu'il chante, qu'il chantat) et deux formes composees (qu'il ait chante, qu'il eut chante).
La categorie du temps au subjonctif est representee par l'opposition du present et de l'imparfait: qu'il chante/qu'il chantat. La forme marquee est qu'il chantat (la masse phonique est plus grande, son emploi est restreint Le subjonctif est considere comme un mode intemporel ou il n'y a que la difference de l'aspect.
Selon d'autres chercheurs les formes du subjonctif refletent le temps des formes de l'indicatif de la propositionprincipale
Certains savants estiment que le subjonctif a un systeme temporel semblable a celui de l'indicatif: (Cledat). Dans la langue contemporaine deux formes - l'imparfait du subjonctif et le plus-que-parfait du subjonctif - sont en train de dispa¬raitre. Dans le discours elles sont remplacees par le present du subjonctif et le passe du subjonctif. L'imparfait du subjonctif et le plus-que-parfait du subjonctif, comme le passe simple et le passe anterieur, sont des temps du recit historique (enonce d'enonce). L'imparfait du subjonctif sert a exprimer des actions se rapportant au passe independamment du temps du verbe de la principale. Le fait que l'imparfait du subjonctif est employe principalement apres le verbe de la principale au passe n'est pas le resultat de la concordance mecanique, il s'explique par le fait que l'action de la subordonnee et celle de la principale se rap¬portent au passe :Son estomac etait trop tordu par l'indignation et la colere pour qu'il n'en perdit pas l'appetit. (Rey) A son tour, le present du subjonctif exprime des actions se rapportant au present - futur independamment du temps du verbe de la principale :Mais bien que le nom ne soit jamais pour une femme de mediocre importance, Sylvie n'etait pas si folle que de se con¬tenter d'un nom. (Rolland)
Dans le recit historique l'emploi le plus frequent est le suivant : l'imparfait du subjonctif - forme du plan passe - sert a designer la simultaneite - posteriorite par rapport a un moment du passe, exprime par le verbe de la principale, le present du subjonctif - forme du plan present - futur - sert a exprimer la simultaneite - posteriorite par rapport a un moment present ou futur designe par le verbe de la principale. Dans le discours ou il n'y a que deux formes du subjonctif (le present et le passe) le present du subjonctif sert a designer le rapport de l'action non seulement a un moment present - futur mais aussi a un moment passe. (Il voudra qu'elle parte ; II veut qu'elle parte ; II voulait qu'elle parte.) Ainsi, la distinction temporelle entre le present du subjonctif et l'imparfait du subjonctif est assez nette dans le recit : l'imparfait du subjonctif sert a exprimer, des actions se rapportant au passe independamment du verbe de la principale.
32. la categorie du temps a l’indicatif.
читать дальшеL'indicatif a six formes : trois formes simples (il chante, il chantait, il chanta) et trois formes composees (il a chante, il avait chante, il eut chante). La categorie du temps est representee par l'opposition des formes flectives (le passe simple et l'imparfait) a la forme a flexion zero (le present). Le passe simple et l'imparfait servent de formes marquees.
Le passe simple serve a designer le passe par rapport au moment de la parole. P.ex. Celui qui meurt, meurt comme il fut. (Saint-Exupery).
II en va autrement avec l'imparfait. Certains savants mettent en doute la valeur temporelle de l'imparfait (Barbelenet, 1929 ; Brun-Laloire, 1929). Etant donne que l'imparfait a les memes desinences que le conditionnel, A. Burger, J. Damourette et E. Pichon reunissent ces formes dans la meme categorie et les caracterisent par une valeur qui est temporelle et modale a la fois (toncale - J. Damourette et E. Pichon, non-actuelle - A. Burger) (Remarque 8). L'imparfait peut etre interprete comme une forme du passe bien qu'il puisse acquerir dans certaines conditions des nuances modales. L'imparfait exprime un passe par rapport au moment de la parole. C'est pourquoi la valeur du passe de l'imparfait peut etre consideree comme sa fonction primaire. Les nuances modales apparaissent dans des conditions bien determinees :
1) apres si conditionnel (Si elle avait ete la, elle etait tuee) ou dans les phrases du type (Encore un pas, et elle tombait) ;
2) quand il exprime une reference a une pensee anterieure au moment de la parole (On m'a dit que vous etiez malade) ;
3) l'imparfait de politesse (Je venais vous demander un petit service). Les grammairiens distinguent deux plans : celui du recit historique (enonce d'enonce) et celui du discours (Benveniste, 1966 ; Dubois, 1967). Le passe simple est un des temps du recit ou s'emploient aussi l'imparfait, le plus-que-parfait, le passe anterieur. L'imparfait et le plus-que-parfait sont aussi des temps du discours. A la difference de l'imparfait et du plus-que-parfait, le passe simple et le passe anterieur sont des temps du recit historique par excellence qui ne sont plus d'usage dans le discours.
Le passe simple et l'imparfait enoncant des faits passes designent le rapport interrompu avec le moment de la parole.
Le present comme forme non-marquee de la categorie du temps est caracterisee par le rapport non-interrompu au moment de la parole. Le « present de reportage ». P. ex. le commentateur des competitions sportives communique a la radio ce qui se passe devant ses yeux au moment de sa parole. Dans la plupart des cas le present designe une action qui n'est pas simultanee avec le moment de renonciation :
une action habituelle du plan present (Le samedi il va au theatre),
le present generalise (Comme les oiseaux font un nid avec tout, les enfants font une poupee avec n'importe quoi. Hugo),
dans les definitions (La rose est une plante.),
dans les comparaisons (Vous avez agi comme un enfant qui reste sans secours.),
un futur proche (Je vais ce soir au theatre. Un moment et je suis a vous.),
un recent passe avec les verbes partir, sortir, arriver, quitter, revenir (Je reviens de Saint-Petersbourg).
Pour donner plus de vivacite au recit le present peut etre employe pour designer des actions objectivement passees qui sont presentees comme se deroulant devant les yeux du nar¬rateur. C'est le present historique ou le present de narration.
Le francais dispose de deux formes verbales premorphologiques qui servent a localiser l'action par rapport au moment de la parole ou par rapport a un moment passe.
Ce sont le futur immediat et le passe immediat, le futur immediat et le passe immediat dans le passe. Ces quatre formes se rattachent a l'indicatif. Le futur immediat s'emploie parallelement avec le futur du suppositif. Par le futur du suppositif les faits futurs sont enonces dans leur probabilite. Le futur immediat enonce un fait futur dont le locuteur est sur. Dans ce sens sont remarquables les commentaires de J. Damou-rette et E. Pichon : si l'on s'adresse a un jeune homme qui a une fiancee, on lui dit : Dans un an quand tu vas te marier ... ; si l'on s'adresse a un jeune homme qui n'a pas de fiancee, on lui dit : Dans un an, quand tu te marieras.
33. La categorie du temps du suppositif
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Le suppositif comme le subjonctif a quatre formes : le futur, le parfait, l'imparfait, le plus-que-parfait (il chantera, il aura chante, il chanterait, il aurait chante). L'opposition il chantera/il chanterait forme dans le systeme du suppositif une categorie semblable a celle qui est presentee au subjonctif par l'opposition qu'il chante/ qu'il chantat et a l'indicatif presentee par l'opposition il chanta, il chantait/il chante. C.a.d. l'opposition il chantera/il chanterait constitue la categorie du temps au suppositif. Les formes du suppositif ne sont pas si nettement opposees par rapport au moment de la parole. Le futur du suppositif (il chantera) sert a designer des actions qui se rapportent au futur, mais il peut aussi marquer une action se rapportant au present. P.ex.: II comprendra, j'espere, que la vie, c'est autre chose que d'installer des douches pour des ouvriers. (Druon) ; II n'est pas venu. Il sera malade. L'imparfait du suppositif (il chanterait) designe une action se rapportant au present - futur : Enfin, est-ce que toi, par exemple, tu serais pret a en prendre une portion ? finit par demander Noel. - Combien en laisserais-tu ? dit Lulu. (Druon) Les deux formes - il chantera, il chanterait - peuvent exprimer des actions futures par rapport au moment du passe, bien que la forme il chanterait soit plus frequente : II a dit qu'il reviendrait (Pagnol) ;On a appris qu'il donnera sa demission. Selon certains auteurs, dans la langue contemporaine le futur devient de plus en plus frequent dans le role du futur dans le passe. (P. Imbs) Le futur s'emploie a cote du conditionnel present. P.ex. Don Cesure pensa aussi que plus personne jamais ne sera capable de voir du meme ?il que lui ce qu'il etait en train de regarder. (Vailland). Ainsi, la differenciation temporelle des formes du suppositif n'est pas si nettement presentee par rapport au moment de la parole qu'elle l'est au mode indicatif ce qui s'explique par le fait qu'au mode suppositif la valeur modale des formes prevaut sur leur valeur temporelle. Mais cela n'empeche pas les formes du suppositif de s'employer en combinaison avec les temps le l'indicatif et du subjonctif pour designer des actions futures probables, supposees (depuis le futur probable jusqu'a la supposition irrealisable).